Ophelia


シメオン・ソロモン 「オフィーリア」 1905-1906年
Simeon Solomon, Ophelia, 1905-1906.



Ophélie
Arthur Rimbaud

I

Sur l'onde calme et noire ou dorment les etoiles
La blanche Ophelia flotte comme un grand lys,
Flotte tres lentement, couchee en ses longs voiles...
- On entend dans les bois lointains des hallalis.

Voici plus de mille ans que la triste Ophélie
Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir
Voici plus de mille ans que sa douce folie
Murmure sa romance à la brise du soir

Le vent baise ses seins et déploie en corolle
Ses grands voiles bercés mollement par les eaux ;
Les saules frissonnants pleurent sur son épaule,
Sur son grand front rêveur s'inclinent les roseaux.

Les nénuphars froissés soupirent autour d'elle ;
Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,
Quelque nid, d'ou s'échappe un petit frisson d'aile :
- Un chant mystérieux tombe des astres d'or



オフェリア

アルチュール・ランボー 堀口大學/訳
ランボー詩集 新潮文庫

I

星かげ浮かべ波立たぬかぐろき水に運ばれて
大白百合と見もまごう白きオフェリア流れゆく、
長き被衣(かつぎ)に横たわり、いと静やかに流れゆく。
遠くかなたの森のかた、鹿追いつむる狩の笛。

すでにして一千余年、長くかぐろき川水に
悲しき態(さま)のオフェリアのほの白き幻流れ、
すでにして一千余年、狂恋の姫が恋歌ひそやかに
岸の夕べのそよ風にゆれてきこゆる。

夕つ川風乳房なめ、水にたゆとうひろやかな
彼女が被衣花冠(かつぎばな)かともうちひるがえす。
柳の糸はもだえつつその撫肩に涙しつ。
芦のしだり葉うなだれて夢見る額いたわりつ。

愁傷の睡蓮(ねむりばす)、彼女をめぐり溜息し、
木立なる塒(ねぐら)の小鳥、彼女悼みてめざめいで
ひそやかに羽搏(はばた)きのわななき洩らす。
金の星、み空より神秘なる歌声おとす。




マーガレット・マクドナルド 「オフィーリア」 1908年
Margaret MacDonald, Ophelia, 1908.




Frances MacNair, Ophelia, 1898.


II

O pâle Ophélia ! belle comme la neige !
Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté !
C'est que les vents tombant des grand monts de Norwège
T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté ;

C'est qu'un souffle, tordant ta grande chevelure,
À ton esprit rêveur portait d'étranges bruits,
Que ton coeur écoutait le chant de la Nature
Dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits ;

C'est que la voix des mers folles, immense râle,
Brisait ton sein d'enfant, trop humain et trop doux ;
C'est qu'un matin d'avril, un beau cavalier pâle,
Un pauvre fou, s'assit muet à tes genoux !

Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve, ô pauvre Folle !
Tu te fondais à lui comme une neige au feu :
Tes grandes visions étranglaient ta parole
- Et l'Infini terrible éffara ton oeil bleu !


II

おお、蒼ざめしオフェリアよ、淡雪の美(は)しくはかなく
花乙女みまかりつるよ、流れの水に運ばれて!
ノルウェー高嶺(たかね)おろしのつぶやきの
自由の風にさそわれて!

おくれ毛なぶる未知の風
夢多き君が心をいざないて、
樹の嘆き、夜のためいき
自然の声と君ききて、

大いなる残喘(ざんぜん)に似る海の声
温情の、静淑の君が心を傷つけて、
四月とある日蒼白の風狂子、美貌の騎士の
もの言わでおん身が膝に倚(よ)りたるに。

天国とや、恋慕とや、自由とや、何のたわけぞ、おお、狂女、
君すがりしよ、その夢に、雪の火にすがるがごとく。
大幻影は怪しくも君が言の葉奪いにし。
──さるほどに苛酷の「無限」水色のおん瞳消し去りつ。












アーサー・プリンス・スペア 「オフィーリア」 1926年
Arthur Prince Spear, Ophelia, 1926.





Carlos Ewerbeck, Ophelia at Rivers Edge, 1900.



John Byam Liston Shaw (1872-1919), Ophelia.


III

- Et le Poète dit qu'aux rayons des étoiles
Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis ;
Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles,
La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys.

III

さりながら、かの詩人(うたびと)の言うようは、星の夜な夜な、
摘み置きし昔の花を探すとて、おん身来ますと、
水の上(え)に長き被衣に横たわり、
大白百合と見もまごう白きオフェリア流るるをその目に見しと。。




Annie French, Оphelia.